Partie 2 - RSF et son pseudo «Classement mondial de la liberté de la presse»
par Oleg Nesterenko
RSF et la «liberté» de la presse dans les pays baltes
En mettant l'Ukraine de côté, intéressons-nous à un autre cas illustre dans le cadre du prétendu «classement mondial de la liberté de la presse» de «reporters» sans frontières : celui des pays baltes, dont l'Estonie y occupe fièrement la 2ème place mondiale ; la Lituanie - 14ème et la Lettonie - 15ème place respectivement.
Ne parlons pas des régulières manifestations et parades annuelles de glorification des divisions de la Waffen-SS et d'autres unités baltes des bourreaux au sein de l'armée et forces d'occupation nazies durant la seconde guerre mondiale (de la 20e division des volontaires estoniens de la Waffen-SS ; de la 15e et de la 19e division des volontaires lettons de la Waffen-SS ; du Kommando Arajs de la police auxiliaire lettone, entièrement composé de volontaires et responsable du meurtre d'au moins 30 000 personnes ; des bataillons de Polizei lituaniens ayant assassiné près de 100 000 juifs, dont 9 200 personnes dans la seule journée du 29 octobre 1941;... - des manifestations et parades autorisées et grandement soutenues par les autorités baltes tant au niveau local que national.
Ne parlons pas non plus de la complète destruction de l'ensemble des monuments dédiés aux soldats russes morts au combat contre le nazisme sur les territoires des pays baltes, y compris des monuments se situant sur les tombes des soldats, et de l'interdiction par les autorités baltes non seulement de la commémoration du jour de la victoire, le 9 mai, mais de l'interdiction sous peine de poursuites judiciaires même du dépôt de fleurs sur les lieux des monuments détruits.
Sans parler de tous ces «glorieux» exploits de trois pays «démocratiques» au sein de l'Union européenne, il est, néanmoins, à souligner que l'ensemble de la population d'origine russe vivant en Estonie, Lituanie et Lettonie fait l'objet d'une gravissime oppression au quotidien à tout niveau sociétal et le moindre mécontentement exprimé de leur part est immédiatement réprimé. Et ceci non pas depuis hier, mais depuis 35 ans.
Parmi les très nombreuses dérives des régimes instaurés sur le territoire des pays Baltes depuis des décennies et surtout des dix dernières années, je vous en expose une parmi les dernières en date : à la veille du 9 mai 2025, fête de la commémoration des 80 ans de la victoire sur l'Allemagne nazie, l'appareil policier de la capitale lituanienne a fait interdire tout rassemblement public pendant la période du 8 au 10 mai. Bien évidemment, l'interdiction a visé exclusivement la population d'origine russe. La répression vis-à-vis de ceux qui refuseront à se soumettre : une amende personnelle allant de 100 à 600€ (en plus de l'amende allant de 300 à 1200€ pour le port du moindre signe symbolique rappelant l'Armée rouge). Et nous parlons bien non pas du territoire d'un régime totalitaire des heures les plus sombres du passé de l'humanité, mais de celui de l'Union européenne de cette année de 2025.
Combien de médias sur le territoire national lituanien ont dénoncé cette gravissime dérive liberticide ? Zéro. Et quelle est la place de la Lituanie dans le grotesque classement de RSF sur la liberté de la presse ? Dans le TOP-10 sur la planète Terre. Soit, un enviable exemple à suivre.
Concernant, la part des Russes dans les sociétés baltes, il est à noter que nous ne parlons guère d'une petite minorité insignifiante, mais pratiquement de ¼ de la population totale de l'Estonie et de la Lettonie. Selon les dernières statistiques locales, la population d'origine russe dans ces 2 pays représente 23,47% du total d'habitants (contre 5,02% en Lituanie).
Subissant l'oppression dictatoriale et la discrimination au quotidien de la part des autorités baltes, il y a plus de 130 000 personnes d'origine russe qui ont quitté le territoire de ces «fleurons de la démocratie et de la liberté de parole» ne serait-ce que dans les 15 dernières années, même si la majorité d'entre eux était natif des pays en question.
La grossièreté de la déformation de la réalité par l'ONG RSF concernant le niveau de la réelle liberté de la presse dans ces pays baltes peut ne pas être perçue auprès de ceux qui n'ont strictement aucune idée de la réalité sociétale profondément malsaine qui règne sur les territoires en question. Et, comme les lecteurs l'ont déjà compris, en parlant de la réalité malsaine, je ne parle guère des faits comme celui de la consommation d'alcool, dont la population de la Lettonie est la plus grande consommatrice au monde ni de celle de la Lituanie qui occupe la 4ème place mondiale dans ce glorieux palmarès (source : statistiques de Data Pandas, 2024), mais de toute autre chose.
Ces faits irréfutables de l'oppression liberticide sont sans équivoque : pour cette partie non négligeable, mais totalement négligée de la population des trois pays baltes il n'existe plus un seul (!) média local qui exprimerait son opinion librement en défendant dans l'espace médiatique les intérêts des populations d'origine russe, dont la majorité écrasante refuse de se plier à la politique russophobe et liberticide des autorités baltes en défendant la politique de leur pays d'origine, sans être immédiatement persécutée et réprimée.
Mais, comment, alors, on obtient d'aussi excellents résultats dans le prétendu classement de RSF sur la liberté de la presse ?
La formule est très simple : faites disparaitre, progressivement, tout au long des dernières décennies, les 100% de la presse et des journalistes libres qui représentent les intérêts et les opinions de ¼ de la population et, ainsi, à la sortie du processus de la purge, vous faites un constat fort intéressant : il n'y a, pratiquement plus de médias, ni de personne ayant le statut officiel de journaliste sur le territoire des trois pays à opprimer.
Enfin, les médias en langue russe dans les pays baltes continuent à exister comme tels. Après que la quasi-totalité des journaux et magazines socio-politiques appartenant aux russes et imprimés en russe dans les pays baltes aient été éradiqués par les autorités et que ce processus de destruction ait déjà pris fin vers le début de 2014, les populations d'origine russe se sont tournées vers les médias web.
Les web-médias baltes en langue russe et appartenant aux russes ont été un véritable dilemme et un grand problème à résoudre pour les régimes baltes, car, faute d'absence de nombreuses contraintes matérielles associées à la presse version papier, ils ont été plus difficile à éradiquer.
Si l'ensemble des gouvernements extrémistes ultra-nationalistes russophobes des trois pays baltes ont toujours œuvré durant les 35 dernière années consécutives pour l'éradication pure et simple de la presse en langue russe qui ne se plie pas à la volonté de la politique russophobe, les maîtres anglo-saxons dédites colonies baltes ont été bien plus intelligents sur cette question que leurs vassaux autochtones.
Ayant une très importante expérience de gestion des colonies, ils comprenaient bien que dans sa forme nationaliste radicale primitive la lutte contre la presse des minorités ethniques - pro-russes dans le cas présent - serait peu efficace et ne créerait que du rejet et de la résistance au sein de la population minoritaire opprimée et ne ferait que la détourner vers des sources d'information alternatives.
Alors, la stratégie anglo-américaine mise en place a été bien plus astucieuse que celle des autorités baltes et s'est résumée aux rachats non seulement de tous les principaux web-médias pro-russes en langue russe (Delfi, TvNet,...), mais également des web-médias plus modestes (Mixnews.lv, Pres.lv, Bb.lv, Jauns.lv, Lsm.lv,...) avec leur transformation progressive par doses homéopathiques en médias toujours en langue russe, mais ayant un agenda foncièrement anti-Fédération de Russie.
Dès le rachat par les anglo-saxons, ces médias pro-russes ont commencé à publier, progressivement, du contenu discréditant la Russie et ses dirigeants, la politique de soutien de Moscou à ses compatriotes à l'étranger, ainsi que l'ensemble des militants, organisations et partis russes qui défendaient les droits de la population russe dans les pays baltes.
Exactement comme les chaines de télévision pro-russes en langue russe : TV-3, TV-5, LNT qui ont connu le même sort peu enviable. Bien que ces trois chaines de télévision soient devenues la propriété des anglo-saxons, à un moment donné l'aveuglement ultra-nationaliste russophobe des gouvernements baltes a pris le dessus sur les intérêts et le savoir-faire manipulatif de Washington et de Londres et les a forcés à passer à l'émission en langue nationale. Ce qui a directement conduit à la faillite l'ensemble des médias en question.
À la suite du refus d'entendre la raison des intérêts des maitres anglo-américains, les politiciens nationalistes radicaux entêtés sur la question de la gestion des médias des colonies baltes ont été punis : la résistance du pouvoir en Estonie a été brisée et, en 2023, «l'Alliance nationale» de Lettonie a été écartée de la coalition au pouvoir. Seuls les extrémistes totalement soumis à la volonté des décideurs anglo-américains ont été autorisés par ces derniers à poursuivre leur vie politique au sein des forces au pouvoir.
En disant plus haut que sur l'ensemble des territoires des trois pays baltes il n'existe plus un seul média qui exprimerait son opinion librement, en défendant dans l'espace médiatique les intérêts des populations d'origine russe, je n'ai guère affirmé qu'il n'y a personne qui essaie de le faire. Loin de là : il y a bien de nombreux journalistes qui se révoltent contre l'oppression dictatoriale russophobe des autorités baltes. Comme réponse à leur action, ils sont tous, sans une seule exception, gravement persécutés.
En ce qui concerne les médias en russe de taille modeste, restant la propriété des citoyens d'origine russe, ils ne sont guère laissés libres. Les conditions de leur existence imposées par les trois autorités baltes sont strictes et sans équivoque : la critique obligatoire et permanente de la politique de la Fédération de Russie, l'obligation de la traduction de chaque publication en russe également en langue officielle du pays (qui n'est pratiquement jamais lue pas les lecteurs des médias en question et ne font qu'alourdir grandement les coûts de fonctionnement), ainsi que l'interdiction absolue de la moindre critique de la politique liberticide russophobe des autorités baltes sont les trois conditions qui doivent être obligatoirement respectées par lesdits médias pour continuer à exister.
Chaque responsable de ces médias a reçu la visite d'un représentant des services spéciaux baltes qui leur a exposé ces exigences non négociables pour qu'ils puissent continuer leur activité (information reçue d'un rédacteur en chef d'un média pro-russe sur place).
Et ceux des journalistes qui ont refusé de se plier à l'oppression ont été immédiatement persécutés et réprimés.
Comme le rapporte Aleksandr Brzozowski, en Lettonie, par exemple, sous les poursuites pénales se trouvent 14 journalistes d'origine russe, dont Andreï Yakovlev, Alexandre Malnach, Alla Berezovskaya, Elena Kirillova, Sergueï Melkonov, Lioudmila Pribylskaya, Vladimir Linderman, Andreï Solopenko et Andreï Tatarczuk. Les tribunaux ont déjà condamné certains d'entre eux à de lourdes amendes, d'autres à des travaux d'intérêt général et d'autres encore à des peines de prison avec sursis. Les journalistes Iouri Alexeïev et Rouslan Pankratov qui risquaient des peines de prison ferme, ont réussi à fuir le pays.
Pour faire condamner le journaliste Iouri Alexeïev, en 2017, les représentants du pouvoir letton ont falsifié des preuves. Ils ont placé des cartouches de pistolet dans son appartement et ont publié des messages sur les réseaux sociaux en son nom, incitant à la haine ethnique, sans même prendre la peine de faire attention à l'orthographe : les messages comportaient de nombreuses fautes de grammaire et de syntaxe en russe. Et ceci en sachant qu'Alexeïev avait travaillé pendant deux décennies comme rédacteur en chef de plusieurs médias et avait la maitrise absolue de la grammaire russe. Le tribunal letton a catégoriquement refusé de prendre en considération ou même simplement vérifier ces éléments, ayant reçu les instructions appropriées des hautes autorités à son sujet. La réelle raison des persécutions du journaliste Alekseyev n'a rien à voir avec les éléments falsifiés qu'on lui incrimine, mais dans ses exigences exprimées publiquement d'arrêter l'ethnocide des minorités russes en Lettonie.
Toujours en Lettonie, des journalistes lettons ont été persécutés pour avoir collaboré avec des médias russes, membres de l'association RIA Novosti, «violant» ainsi les sanctions de l'UE. Or, l'UE a imposé des sanctions personnelles au directeur de RIA Novosti, Dmitri Kiselev, et non à l'encontre de la publication elle-même, donc, les journalistes lettons n'ont violé aucune sanction. Cependant, l'absence de cohérence dans l'acte d'accusation du procureur n'a guère perturbé les tribunaux lettons. De plus que le procureur général, Juris Stukans, a publiquement exigé des peines exemplaires pour les «complices de la Russie !». Sans parler du fait que les services spéciaux lettons ont organisé un séminaire de formation (!) pour les juges chargés des procès contre ces journalistes.
Il s'est avéré que personne dans ce pays faisant fièrement partie du TOP-10 du prétendu «Classement mondial de la liberté de la presse» de RSF n'avait jamais entendu parler du principe de séparation des pouvoirs - pas plus que ne serait-ce que du concept de la liberté de la presse.
En Estonie, la journaliste Svetlana Burtseva est jugée pour ses activités journalistiques et incarcérée à la prison de Tallinn depuis plus d'un an. Le scientifique et écrivain Sergei Seredenko et le journaliste Alan Hatsom ont été condamnés à six ans de prison ferme. Depuis des années ils croupissent à la prison de Tartu.
En Lituanie, le journaliste pro-russe Algirdas Paletsky a été condamné également à six ans de prison ferme et l'éditeur Aleksey Greichus à quatre ans. Depuis plusieurs années les deux croupissent dans une colonie pénitentiaire de haute sécurité.
Les «grands protecteurs» de la liberté des journalistes que sont les «Reporters sans frontières», si fiers de leur prétendu classement de la liberté de la presse où ils placent les pays baltes en tête de gondole comme les exemples à suivre, ont-ils attendu parler des nombreux noms de ces journalistes persécutés ?
Chez RSF, sont-ils gravement contrariés par le fait que plusieurs journalistes pourrissent depuis des années dans les prisons baltes ? Sont-ils en train de condamner les gouvernements baltes pour l'oppression des journalistes énumérés et de lutter pour leur libération ?
Vu ce qu'ils affichent pour les pays baltes comme position au sein de leur grotesque «classement» qui est aussi éloigné de la moindre réalité que la Lune est éloignée de la Terre et vu que les journalistes opprimés ne font pas partie du même camp idéologique et politico-financier que celui de RSF, je me permets d'émettre beaucoup de réserve à ce sujet.
Enfin, parmi les nombreux noms de journalistes persécutés que j'ai cités, celui d'Alla Berezovskaya est connu de RSF. Ayant fait la bêtise d'être un jour adhérente à RSF, elle a immédiatement perdu ce statut dès qu'elle a commencé à être persécutée par le régime letton.
Dès le moment que les victimes journalistes ne font pas partie du camp de propagande financé par les fonds gouvernementaux, semi-privés et privés américano-européistes, ainsi que par l'obscure entité qu'est la fondation de George Soros - ils sont aisément qualifiés par RSF comme non-journalistes, voir classés comme non existants.
À l'heure d'aujourd'hui dans les pays baltes, le processus d'anéantissement de la presse non soumise au régime sur place est pratiquement achevé. Alors, d'une manière mécanique, dans les années à venir nous verrons, cela va de soi, de moins en moins de journalistes persécutés.
Cela étant, parler, même à l'avenir, de l'absence de journalistes opprimés dans les pays baltes est aussi grotesque et superflu que de parler de l'absence de juif persécutés au sein de la société allemande entre 1940 et 1945. Normal : entre les lois de Nuremberg de 1938 et 1940, leur présence au sein de la société allemande a été réduite à zéro. De même pour la presse sous le IIIème Reich : dès l'incendie du Reichstag dans la nuit du 27 au 28 février 1933 et la promulgation de la loi allemande des «pleins pouvoirs» procurés à Adolf Hitler en 1933 - la liberté de la presse a été très considérablement restreinte.
Et si dix ans après, en 1943, une entité de la même espèce que RSF avait fait une «analyse» sur la liberté de la presse sous le IIIème Reich - elle aurait obtenu un constat tout à fait étonnant : il n'y a pas un seul journaliste sur le territoire de l'Allemagne nazie qui éprouve la moindre oppression de la part des autorités du pays.
Une telle «liberté» de parole journalistique devrait, «objectivement», placer l'Allemagne nazie dans le TOP-10 dans un classement mondial de la liberté de la presse, si un tel, similaire à celui de RSF d'aujourd'hui, avait été fait pour la période du second conflit mondial.
Et la raison de cette «liberté» est très simple : tous ceux qui ont exprimé la moindre opinion d'opposition au régime hitlérien s'étaient soit enfuis en exil depuis très longtemps, soit étaient déjà morts dans des camps de concentration.
Par le présent, je vous ai présenté le caractère profondément fallacieux du prétendu «Classement mondial de la liberté de la presse» de RSF que sur l'exemple de quatre pays : l'Ukraine, la Lettonie, la Lituanie et l'Estonie. Cela étant au vu de la gravité de la déformation de la réalité concernant la liberté de la presse dans les pays en question par des activistes de ladite ONG, il serait faire preuve d'une profonde naïveté que d'imaginer que la méthodologie appliquée au classement du reste des 176 pays de la liste de RSF soit différente à celle appliquée à l'Ukraine et aux pays baltes.
La question des médias publics et privés dans le classement de RSF
La spécialité de RSF qui est l'interprétation de la réalité selon ce qu'ils veulent faire passer comme narratif, cette dernière n'a pas été oubliée et lors de leur évaluation du degré de la liberté des médias publics vis-à-vis des médias privés.
Comme le soulignait déjà en 2007 l'auteur Maxime Vivas à propos du classement de RSF : «le monopole public de l'information est un critère négatif [chez RSF], mais le monopole privé non. Ainsi, la presse privée qui a prétendu pendant des mois que l'Irak possédait des armes de destruction massive va-t-elle ici gagner un point au détriment de celle qui a soutenu le contraire, si elle appartient à un État ?».
Soit, pour RSF, l'existence des médias d'état financés par le budget national est un grave problème au niveau de la liberté de la presse et fait donc rabaisser le pays de présence de tels médias dans leur classement.
Le fait que les principaux grands médias privés sont pratiquement tous la propriété de quelques personnes qui, avant tout, n'autorisent la parution d'aucune information sérieuse qui va à l'encontre de leurs intérêts personnels ; le fait qu'à l'Occident collectif ils sont tous grandement financés par l'argent public (plus de 100 millions d'euros par an rien qu'en France), ce qui n'est qu'une astuce du camouflage du contrôle indirect, mais plus que réel des médias par les gouvernements qui veulent se faire passer pour ceux qui n'ont aucun media leur appartenant et, ainsi, paraitre comme «très démocratique» - cela ne dérange guère cette sulfureuse ONG.
De même, l'énorme quantité des médias dans le monde entier qui est directement ou indirectement financée par des puissances étrangères en qualité de porte-paroles de ces dernières dans les pays de leur présence - c'est un élément qui non seulement ne pose aucun souci à RSF, mais bien au contraire : c'est un excellent signe parlant de la «liberté de la presse».
Les gigantesques perfusions financières qui ont été réalisées durant plusieurs générations, notamment par USAID, au bénéfice de toute une armée de médias se situant dans les pays-cibles de l'ingérence américaine et dont l'objectif direct du financement est la propagation des narratifs outre-Atlantique et la protection des intérêts de l'État américain et de leurs vassaux, ainsi que la lutte contre les gouvernements des pays à déstabiliser - aux yeux de RSF ce ne sont que d'excellents paramètres de la liberté de la presse qui ne font que monter les pays en question dans leur prétendu «classement».
Un tel raisonnement dans le cadre d'une évaluation de la liberté de la presse est tout à fait grossier et grotesque.
Si les individus qui composent cette ONG ont envie d'oser dire le contraire - qu'ils présentent en même temps ne serait-ce qu'un seul média sur mille qui ait été financé par USAID et lequel, cependant, s'est permis de critiquer d'une manière réelle l'État américain et sa politique étrangère.
Non, on ne crache pas dans la gamelle qui vous nourrit. Et RSF, en tant qu'heureux bénéficiaire traditionnel des financements de l'USAID avant que ce dernier ne soit neutralisé (provisoirement) par l'actuel gouvernement américain, le sait mieux que quiconque.
à suivre...